mercredi 21 janvier 2015

Le Canada reconnait le druidisme comme une religion



Le Canada reconnait le druidisme comme une religion et ajoute le texte suivant dans le manuel des gardiens de prison.


Le druidisme

La section II du présent manuel contient de l’information commune à toutes les traditions religieuses; le chapitre qui suit ne cherche qu’à fournir de l’information propre au druidisme.

1. Croyances fondamentales
Origines et expressions modernes
À l’origine, le mot « druide » faisait référence à la classe sacerdotale des anciennes cultures celtiques. Certains groupes contemporains font de même, mais, en pratique, on appelle druides la plupart des adeptes de cette religion. Dans ce chapitre, nous parlerons d’« adeptes du druidisme » pour désigner les adeptes ordinaires.

Les connaissances au sujet des anciens druides proviennent de l’archéologie et des écrits classiques ainsi que des récits, mythes, poèmes et autres écrits conservés dans les manuscrits médiévaux.

Le druidisme cérémoniel tire son origine de sociétés secrètes du XVIIIe siècle, comme la franc-maçonnerie. Certains ordres modernes sont strictement culturels plutôt que religieux. D’autres font la promotion de la connaissance historique et de la participation aux enjeux écologiques et sociaux; il se peut qu’ils soient davantage axés sur la religion ou la philosophie. Certains s’appuient peut-être sur des traditions antérieures comme le christianisme gnostique. De plus, certains ordres, tels que le British Druid Order (BDO) et l’Ordre des Bardes, des Ovates et des Druides (OBOD), s’inspirent pour leur pratique de la littérature qui subsiste, de l’histoire et de l’archéologie.

Le reconstructionnisme, le traditionalisme et le revivalisme celtiques sont des traditions distinctes; ils diffèrent au sujet du recours à une caste sacerdotale, des particularités de l’organisation et du leadership ainsi que du degré d’orientation tribale. Toutefois, ces mouvements cherchent tous, par le biais de l’archéologie, de la recherche historique et de l’anthropologie comparative, à reconstituer la religion des anciens peuples celtiques et à la pratiquer.

Les groupes les plus répandus en Amérique du Nord sont ceux qui ont sciemment créé une religion néopaïenne, inspirée des anciennes religions européennes, qui met l’accent sur la culture, les coutumes et la cosmologie celtiques. L’ADF (Ár nDraíocht Féin : une confrérie druidique) en est un exemple. Les chances sont très fortes que, dans ces groupes, on appelle druides l’ensemble des participants, plutôt que de réserver le terme à une classe sacerdotale précise.

Bien qu’ils se tournent vers la tradition celtique, les groupes druidiques ne cherchent pas à exclure les personnes qui ne sont pas d’ascendance celtique, précisons-le. Les adeptes du druidisme vénèrent généralement leurs propres ancêtres; dans certains groupes (l’OBOD, par exemple) cependant, on reconnaît que tous les membres de l’Ordre qui sont passés aux Summerlands (Terre d’été) sont leurs « ancêtres » et qu’ils sont toujours présents à plusieurs niveaux, sur le plan rituel ou autre. Ces groupes soutiennent également que toute l’humanité constitue véritablement une seule tribu et qu’elle a un patrimoine et un avenir communs.

Théologie
Les adeptes du druidisme sont généralement polythéistes et ils ont tendance à honorer des divinités propres au panthéon culturel celte. Leur relation à la divinité peut s’exprimer de diverses façons :

• Les dieux sont perçus comme des êtres réels qui participent à la fois à ce monde (la Nature) et aux royaumes de l’au-delà (l’Autre Monde). Ils peuvent par conséquent apporter des connaissances et des pouvoirs de l’Autre Monde dans celui-ci.
• Les dieux sont des aspects d’une Force divine transcendante ou d’un Être divin transcendant.
• Les dieux sont des représentations humaines archétypales des Énergies divines qui existent dans le monde.

Il existe trois royaumes sacrés : la Terre, la Mer et les Cieux. Tous les êtres sont considérés comme sacrés, qu’ils soient dieux, esprits de la Nature, ancêtres ou qu’ils appartiennent à toute autre forme de vie sur la planète. Les esprits des arbres et des sources sont considérés comme particulièrement sacrés. On peut connaître les êtres sacrés; l’adepte du druidisme peut d’ailleurs cultiver les relations entre eux et lui grâce à un échange d’offrandes pour des faveurs et des bénédictions ou au moyen d’une communion méditative et de la vénération dans un rituel.

L’Autre Monde est la patrie des dieux et des héros. Il croise ce monde-ci, ce qui permet aux dieux et à l’humanité d’avoir des rapports entre eux. Les Summerlands, ou enfers, constituent le Royaume des morts.

Pratique
Les adeptes du druidisme cherchent le divin et le sacré grâce à une connexion avec le monde naturel et, dans le cas de certains, avec leurs ancêtres.

Ils célèbrent le cycle des saisons, et leurs grandes fêtes marquent les principaux événements de l’année agricole et de l’année solaire. Ils perçoivent le monde naturel et tout ce qui s’y trouve comme sacrés et considèrent le divin ou l’esprit comme immanent à toute chose. À ce titre, le monde naturel doit être vénéré et traité avec grand soin et respect. Les adeptes se considèrent eux-mêmes comme faisant partie d’un réseau complexe de relations qui lient tout sur la planète.

On peut se livrer à la pratique religieuse de façon solitaire ou à l’intérieur d’un groupe que l’on appelle parfois clairière (grove), confrérie (fellowship) ou seed group. Ces groupes sont habituellement ouverts aux nouveaux venus. Idéalement, le rituel se déroule à l’extérieur, en contact avec la nature, mais il peut avoir lieu à l’intérieur, dans un cadre approprié. Les rituels de groupe peuvent être animés par une seule personne; autrement, n’importe quel participant peut jouer un rôle actif et tous peuvent en jouer un.

Certaines pratiques qui ne seraient pas normalement vues comme des pratiques religieuses (l’étude théorique, la musique, les arts, l’artisanat) sont considérées par la plupart des adeptes comme ayant une signification religieuse. (Voir 3. Effets gardés en cellule, ii. Textes sacrés/documents destinés à l’étude, ci-après.)


2. Naissance
Obligatoire : Il n’y a pas de pratiques requises en ce qui concerne la naissance d’un enfant.

Recommandé : Un rituel d’attribution du nom (Saining) est habituellement pratiqué afin de nommer officiellement l’enfant et de le présenter à la communauté, aux ancêtres et aux dieux. Ce rituel comporte une onction, accompagnée de la récitation de prières traditionnelles et de la désignation d’un parrain et d’une marraine à l’enfant. Dans certaines traditions, des invités apportent des cadeaux à l’enfant.


3. Effets gardés en cellule
Objets sacrés
Obligatoires : Chaque fois que possible, on devrait permettre aux détenus d’avoir un autel – n’importe quelle surface plate ou boîte particulière – comportant des représentations des trois royaumes :

• la Terre (un bol de terre);
• la Mer (un bol d’eau);
• le Feu du Ciel (l’arbre sacré ou primordial, que l’on appelle Bile en anglais, mot qui se prononce « bill-euh »).

L’arbre primordial peut être n’importe quel arbre sacré de l’alphabet ogham (irlandais) (Voir Textes sacrés, Littérature et documents destinés à l’étude, ci-après) et est associé au feu du ciel (le soleil et les éclairs). Quand une petite branche d’arbre est insérée dans le bol de terre puis mise dans un bol d’eau on considère que l’arbre traverse les trois royaumes, les relie entre eux et donc les représente. Aux fins de la pratique en prison, on peut se servir de n’importe quelle sorte de branche coupée ou de représentation artificielle d’un arbre ou d’une branche.

Une chandelle pour le feu, qui représente la force primitive de création, est au cœur du rituel druidique, avec l’arbre sacré. On peut aussi se servir d’encens dans le rituel.

Recommandés : Parmi les autres articles religieux peuvent figurer le costume rituel (une robe ou une chemise particulière), une branche d’arbre avec des cloches et d’autres articles provenant de la Nature. L’utilisation d’articles évocateurs des saisons et de la pratique saisonnière est également très répandue, par exemple :

• lors de Samhain : des images des ancêtres ou d’amis décédés ou autres articles qui représentent les ancêtres;
• lors de Lughnasadh : une gerbe de blé ou d’autres articles relatifs à la récolte;
• lors de Beltane : des fleurs épanouies ou d’autres articles qui symbolisent la fertilité et la croissance;
• lors d’Imbolc : des plantes printanières précoces, en particulier des bulbes.

Comme ces quatre célébrations sont des festivals du feu, l’usage d’une chandelle devrait être permis, si possible.

Textes sacrés, littérature, documents destinés à l’étude
Il n’y a pas de textes requis. Toutefois, certains groupes considéreront peut-être les mythes et autres écrits comme des traditions ancestrales sacrées, surtout ceux pour qui le culte des ancêtres occupe une place essentielle.

Parmi les textes recommandés figurent :

• la documentation érudite décrivant la culture, les langues, la mythologie et la religion celtes, ainsi que l’histoire et les autres cultures indo-européennes anciennes;
• des outils de divination, qui sont parfois utilisés (p. ex., de petits bâtons, portant des inscriptions en alphabet ogham ou des cartes de tarot);
• de la documentation savante pour les trois types de formation – bardes, ovates ou filidh et druides (voir Leadership/Adeptes, ci-dessus).


4. Conversion/Initiation
Les adeptes du druidisme ne s’intéressent pas au prosélytisme. La pratique elle-même repose certes sur les traditions culturelles celtes, mais elle est ouverte aux personnes de toute ascendance.

Il n’y a pas de rite d’entrée dans le druidisme; toutefois, une cérémonie d’accueil d’une nouvelle personne dans la communauté religieuse a fréquemment lieu et cette cérémonie est souvent suivie d’une rencontre sociale.


5. Mort
La mort d’un adepte du druidisme est considérée comme la continuation du parcours de l’esprit; elle fait partie d’un processus continu plutôt que de marquer une fin. La plupart des adeptes croient à une forme de réincarnation, dans laquelle l’esprit retournera dans le monde temporel pour y poursuivre son trajet, et ce, au cours de plus d’une vie. Les druides croient de plus à l’existence de moments dans l’année, appelés jours saints, où la barrière entre l’Autre Monde et le monde temporel est particulièrement mince. C’est à ces moments-là qu’ils vénèrent particulièrement les esprits des ancêtres et des morts, la communion avec eux étant plus facile dans ces circonstances (en particulier lors de la fête de Samhain).

Obligatoire : Il n’y a pas de coutumes générales concernant la disposition du corps ni d’interdits en matière d’autopsie, de don d’organe, etc. On devrait disposer du corps et des articles religieux suivant les désirs du défunt ou de la défunte. Si le détenu ou la détenue n’a pas laissé de testament, on consultera sa communauté religieuse pour savoir quoi faire de ses articles religieux.

Recommandés : Les druides croient que la personne décédée séjourne aux Summerlands ou enfers; il s’agit là d’un événement joyeux à célébrer par la communauté. On allume alors des chandelles et l’on récite des prières traditionnelles. D’habitude, ces activités se déroulent en présence du corps, mais, de nos jours, la coutume veut que l’on présente une image du défunt ou de la défunte avec un peu d’alcool ou de boisson de substitution à côté de la photographie. On jette par la suite la boisson sur le sol, en offrande à l’esprit de la personne décédée.


6. Régimes alimentaires
Obligatoires : Bien qu’ils n’y soient pas obligés, de nombreux adeptes du druidisme optent pour un régime alimentaire végétarien ou végétalien biologique, par respect pour la vie animale et par souci de réduire au minimum l’effet de leur présence sur la planète. On considère qu’il s’agit là uniquement d’un régime de conscience.

Il n’y a pas de règles alimentaires précises applicables aux adeptes du druidisme. Il est entendu cependant que le corps est sacré; aussi faut-il en prendre soin et ne pas le maltraiter.

Pour offrir une libation essentielle aux dieux, aux esprits de la Terre et du lieu, aux esprits de la Nature et aux ancêtres, il est acceptable d’utiliser du jus édulcoré avec du miel au lieu de l’hydromel, de la bière ou du whisky (considérés comme particulièrement sacrés). Les adeptes du druidisme mangent fréquemment du miel, des noisettes, du saumon, des galettes d’avoine ou du bannock.

Recommandés : Les célébrations des Fêtes sont habituellement accompagnées de la consommation de certains mets traditionnels associés à la saison ou considérés comme sacrés dans le cadre de la fête en question :

• lors de Samhain : du jambon, du porc;
• lors d’Imbolc : du lait et des produits laitiers, en particulier du beurre;
• lors de Beltane : du miel;
• lors de Lughnassadh : des grains de céréales, de la bière (ou du jus).


7. Divorce
Obligatoire : Pour de nombreux adeptes du druidisme, il n’y a pas de règles en matière de divorce.

Recommandé : Une cérémonie de séparation a souvent lieu, soit pour les deux parties (si elles y sont consentantes) soit pour l’une des deux, pour marquer ce passage ou ce changement. Même si le lien entre les partenaires est dissous, ces derniers continuent d’être responsables de leurs enfants, s’ils en ont.


8. Code vestimentaire
Obligatoire : Il n’y a pas de code vestimentaire applicable aux adeptes du druidisme.

Recommandé : Le port de la robe (ou de quelque autre vêtement particulier comme une chemise particulière) pour le rituel privé ou de groupe est facultatif.


9. Différences selon les sexes
Il n’y a pas de distinctions selon le sexe ou l’orientation sexuelle dans la pratique ou le rituel du druidisme.


10. Santé/maladie
Obligatoire : L’acceptation ou le refus des soins (y compris des transfusions) est une question de conscience individuelle.

Recommandé : Quand possible, les visiteurs religieux devraient avoir la possibilité de visiter les détenus gravement malades, qu’ils soient en établissement ou à l’hôpital. Un rituel de guérison devrait être permis; il faut cependant reconnaître qu’il faudra peut-être imposer certaines restrictions concernant les instruments (outils) utilisés.

Il existe une longue tradition de grèves de la faim en droit celtique; elles sont considérées comme un moyen de réparation et de justice impérieuse. Le détenu ou la détenue qui fait ce choix peut s’attendre à recevoir des conseils spirituels, mais pas nécessairement un appui à sa cause de la part des visiteurs païens qui se rendent dans les prisons.


11. Jours saints et fêtes
Tous les adeptes du druidisme célèbrent les festivals celtiques du feu, qui marquent le point milieu entre les solstices et les équinoxes.

Samhain – le 31 octobre
Imbolc – le 1er février
Beltane – le 1er mai
Lughnasadh – le 1er août

L’année celtique se termine et commence le jour de Samhain (comme le jour celtique commence et se termine au coucher du soleil). La partie sombre de l’année va de Samhain à Beltane; la partie éclairée, de Beltane à Samhain.

Certains adeptes du druidisme célèbrent également les équinoxes et les solstices. Ces événements ont lieu habituellement aux dates indiquées ci-dessous, mais ces dernières changent chaque année, l’événement étant alors célébré la veille ou le lendemain.

– Équinoxe du printemps (Mean Earaigh/Ostara/Alban Eilir) : le 21 mars
– Solstice d’été (Litha/Comhain/Mean Samhradh/Alban Hefin) : le 21 juin
– Équinoxe d’automne (Mabon/Mean Fomhar/Alban Elfed) : le 21 septembre
– Solstice d’hiver (Yule/Mean Geimhriuill/Alban Arthan) : le 21 décembre

Il est préférable, mais non strictement nécessaire, de célébrer les rituels de groupe le jour même de l’événement. Les célébrations en établissement correctionnel peuvent avoir lieu au cours de rassemblements à des fins rituelles avec les visiteurs religieux.


12. Droit religieux
Il existe, dans la tradition celte, une notion sous-jacente d’honneur personnel et un fort sentiment de justice. La vérité, l’honneur et le devoir sont les trois causes les plus importantes. L’individu doit assumer la responsabilité de ses gestes et réparer de manière adéquate, préférablement dans cette vie, les torts causés à autrui. Si la personne ne le fait pas, la responsabilité de la réparation la suivra dans l’Autre Monde ou dans la vie suivante, si nécessaire.

De nombreux groupes fondent leur comportement moral sur les préceptes de la Loi des brehons et de la coutume culturelle. La Loi des brehons constitue un ensemble de textes de loi régissant l’ensemble des interactions sociales qui a été compilé aux VIIe et VIIIe siècles en Irlande. Elle puise ses fondements dans les traditions orales et sociales beaucoup plus anciennes de l’Irlande préchrétienne. En raison de son contexte et de sa langue archaïques, seul un conseil de druides et de brehons hautement qualifiés est habilité à l’interpréter en fonction des conditions d’aujourd’hui.

Par ailleurs, de nombreux groupes adhèrent aux triades irlandaises et galloises; il s’agit de maximes et de proverbes en trois lignes qui servent d’outils mnémotechniques destinés à aider les adeptes à se souvenir des lois spirituelles et sociales avec lesquelles ils vivent en accord. Quoique écrites pour tenir compte des particularismes de la culture celtique antique, ces triades sont essentiellement des variations de la « sagesse éternelle » semblables aux directives morales des autres religions et sont plus adaptées à des adeptes incarcérés .


13. Leadership/Adeptes
Une organisation druidique peut conférer le « sacerdoce » en reconnaissance d’une réalisation à la suite d’une longue période d’étude ou d’une expérience pratique considérable (douze à vingt ans ne serait pas inhabituel). Le titre confère un statut ou un pouvoir en raison du niveau supérieur d’apprentissage et de formation atteint à chaque échelon. Les groupes diffèrent cependant quant à l’ampleur du caractère officiel qu’a cette autorité. Dans certains groupes, elle accorde un pouvoir particulier sur les autres adeptes; dans d’autres, non.

Les recherches savantes occupent une position centrale dans la plupart des ordres druidiques, qui sont habituellement divisés en trois grands domaines d’étude :

- pour les bardes : les arts et la culture;
- pour les ovates/F’ilidh (se prononce « fil-ya ») : la guérison, la phytothérapie, la divination ainsi que la signification spirituelle profonde des arts et du droit;
- pour les druides : les questions philosophiques, l’administration des questions juridiques, la médiation dans les conflits, la transmission du savoir.

On peut appeler le dirigeant d’une organisation « archidruide » ou « chef choisi ».

En milieu carcéral, les dirigeants de l’extérieur devraient être respectés en ce qui concerne la tradition et l’enseignement. Bien que certains groupes de l’extérieur puissent avoir des hiérarchies strictes, il n’est pas recommandé qu’il y ait une hiérarchie au sein des groupes de détenus.

En ce qui concerne les renseignements personnels, les conseillers spirituels druidiques sont liés par la même éthique professionnelle de la confidentialité que les autres prêtres ou conseillers. Les participants aux rituels druidiques devraient respecter la vie privée de leurs compagnons. Dans un cas comme dans l’autre, la sécurité de la collectivité en général et le bien-être de l’individu en question devraient être les considérations primordiales.


14. Mariage
Obligatoire : Il n’y a pas de règle en matière de mariage. Certains groupes choisiront peut-être d’adhérer au droit matrimonial traditionnel, mais celui-ci n’a cependant pas préséance sur les lois du pays.

Recommandé : La tradition veut que le mariage celtique ou handfasting soit une entente explicite entre deux personnes qui déclarent leur responsabilité dans leur relation. Les parties peuvent accepter à l’avance une entente temporaire ou permanente; elles peuvent aussi établir des conditions en vue de sa dissolution. Les unions légales (permanentes) se font officiellement devant témoins : c’est une question de droit. Par contre, s’il n’est pas nécessaire que les unions non légales (ou temporaires) soient célébrées par un tiers, elles doivent tout de même se faire devant témoin.

Il est vivement recommandé qu’il y ait consultation matrimoniale à l’avance dans la difficile question du mariage pendant l’incarcération.


15. Fouilles
Fouilles de personnes
Le druidisme n’a pas de politique au sujet de la fouille des détenus et des visiteurs, du recours aux chiens détecteurs de drogue, de la prise d’échantillons de sang ou d’urine ou de l’utilisation à cette fin des technologies quelles qu’elles soient. Il reconnaît que les règles de l’établissement l’emportent.

Fouilles de cellules
Si le détenu n’est pas sur place pour la fouille de sa cellule pour montrer ses articles religieux aux gardiens, l’aumônier peut les manipuler et les montrer. Il est préférable que le personnel ne manipule pas les objets religieux; si cela se produit, cependant, comme cela risque de se produire de temps à autre, ces objets pourront être consacrés de nouveau, si le détenu le désire : soit qu’on les purifie par la fumée, qu’on les enfouisse dans du sel, qu’on les immerge dans de l’eau pure ou bien qu’on les expose aux rayons du soleil ou de la lune.

16. Symboles
Obligatoires : Aucun

Recommandés : Voici quelques symboles fréquemment associés au druidisme :
Le Triskel L’Awen L’entrelacs celtique

Parmi les autres symboles figurent la croix de Brigide (à trois ou quatre branches) et l’alphabet ogham. Les arbres occupent une place centrale dans la symbologie du druidisme, surtout les feuilles, les glands ou les graines et les branches de sorbier, de pommier, d’aubépine, de sureau, d’if ou de chêne. Dans certains ordres, il existe des symboles associés à certains échelons ou niveaux d’étude.


17. Culte
La célébration du culte se fait de façon solitaire ou collective, et il se peut qu’elle prenne plus ou moins un mode rituel formel. Les adeptes du druidisme peuvent choisir de faire leurs dévotions avec d’autres païens; on devrait donc leur permettre d’assister à des cercles ouverts en compagnie d’adeptes d’autres traditions païennes.

Le rituel solitaire peut inclure une période de méditation au moyen de techniques de visualisation destinées à faciliter la relation et la communication avec les êtres sacrés et à les cultiver. La méditation peut également avoir lieu lors d’un travail rituel en groupe, mais ce n’est pas obligatoire.

Quand possible, les adeptes du druidisme font leurs dévotions à l’extérieur, en contact avec la terre et près des arbres et des sources d’eau naturelles. Si les conditions climatiques ne le permettent pas ou si d’autres restrictions s’appliquent, le rituel peut être célébré à l’intérieur. Les adeptes du druidisme devraient avoir accès, si possible, à un lot à jardiner ou à un espace de culture.

Les rituels peuvent se dérouler à n’importe quelle heure, n’importe quel jour; la personne peut alors être seule ou en compagnie de visiteurs religieux. Toutefois, l’observation des festivals du feu, des équinoxes et des solstices devrait avoir lieu idéalement au moment habituel ou à un moment aussi rapproché que possible de celui-ci.

En général, les rituels druidiques comportent d’abord l’établissement d’un microcosme symbolique à l’intérieur de l’espace rituel qui reflète celui du cosmos, comme on le perçoit dans la tradition celtique. Après cela, les éléments du rituel incluent :

• la reconnaissance des êtres sacrés;
• la présentation d’offrandes aux Esprits de la Terre et du lieu (aliments et boissons, objets précieux, poésie, danse, musique, récits, essais, etc.);
• des invocations aux êtres avec lesquels on souhaite être en contact, ce qui peut prendre la forme de demandes de faveurs et de bénédictions, de travail (divination, médiation, guérison, par exemple);
• les remerciements aux êtres invoqués;
• la clôture.

Un rituel peut durer jusqu’à trois heures, selon le nombre de participants et le contenu de leurs offrandes.

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