Le
Canada reconnait le druidisme comme une religion et ajoute le texte
suivant dans le manuel des gardiens de prison.
Le
druidisme
La
section II du présent manuel contient de l’information commune à toutes les traditions
religieuses; le chapitre qui suit ne cherche qu’à fournir de l’information
propre au druidisme.
1.
Croyances fondamentales
Origines
et expressions modernes
À
l’origine, le mot « druide » faisait référence à la classe sacerdotale des
anciennes cultures celtiques. Certains groupes contemporains font de même,
mais, en pratique, on appelle druides la plupart des adeptes de cette religion.
Dans ce chapitre, nous parlerons d’« adeptes du druidisme » pour désigner les
adeptes ordinaires.
Les
connaissances au sujet des anciens druides proviennent de l’archéologie et des
écrits classiques ainsi que des récits, mythes, poèmes et autres écrits
conservés dans les manuscrits médiévaux.
Le
druidisme cérémoniel tire son origine de sociétés secrètes du XVIIIe siècle,
comme la franc-maçonnerie. Certains ordres modernes sont strictement culturels
plutôt que religieux. D’autres font la promotion de la connaissance historique
et de la participation aux enjeux écologiques et sociaux; il se peut qu’ils
soient davantage axés sur la religion ou la philosophie. Certains s’appuient
peut-être sur des traditions antérieures comme le christianisme gnostique. De
plus, certains ordres, tels que le British Druid Order (BDO) et l’Ordre des
Bardes, des Ovates et des Druides (OBOD), s’inspirent pour leur pratique de la
littérature qui subsiste, de l’histoire et de l’archéologie.
Le
reconstructionnisme, le traditionalisme et le revivalisme celtiques sont des
traditions distinctes; ils diffèrent au sujet du recours à une caste
sacerdotale, des particularités de l’organisation et du leadership ainsi que du
degré d’orientation tribale. Toutefois, ces mouvements cherchent tous, par le
biais de l’archéologie, de la recherche historique et de l’anthropologie
comparative, à reconstituer la religion des anciens peuples celtiques et à la
pratiquer.
Les
groupes les plus répandus en Amérique du Nord sont ceux qui ont sciemment créé
une religion néopaïenne, inspirée des anciennes religions européennes, qui met
l’accent sur la culture, les coutumes et la cosmologie celtiques. L’ADF (Ár
nDraíocht Féin : une confrérie druidique) en est un exemple. Les chances sont
très fortes que, dans ces groupes, on appelle druides l’ensemble des
participants, plutôt que de réserver le terme à une classe sacerdotale précise.
Bien
qu’ils se tournent vers la tradition celtique, les groupes druidiques ne
cherchent pas à exclure les personnes qui ne sont pas d’ascendance celtique,
précisons-le. Les adeptes du druidisme vénèrent généralement leurs propres
ancêtres; dans certains groupes (l’OBOD, par exemple) cependant, on reconnaît
que tous les membres de l’Ordre qui sont passés aux Summerlands (Terre d’été)
sont leurs « ancêtres » et qu’ils sont toujours présents à plusieurs niveaux,
sur le plan rituel ou autre. Ces groupes soutiennent également que toute
l’humanité constitue véritablement une seule tribu et qu’elle a un patrimoine
et un avenir communs.
Théologie
Les
adeptes du druidisme sont généralement polythéistes et ils ont tendance à honorer
des divinités propres au panthéon culturel celte. Leur relation à la divinité
peut s’exprimer de diverses façons :
•
Les dieux sont perçus comme des êtres réels qui participent à la fois à ce
monde (la Nature)
et aux royaumes de l’au-delà (l’Autre Monde). Ils peuvent par conséquent
apporter des connaissances et des pouvoirs de l’Autre Monde dans celui-ci.
•
Les dieux sont des aspects d’une Force divine transcendante ou d’un Être divin
transcendant.
•
Les dieux sont des représentations humaines archétypales des Énergies divines
qui existent dans le monde.
Il
existe trois royaumes sacrés : la
Terre, la Mer
et les Cieux. Tous les êtres sont considérés comme sacrés, qu’ils soient dieux,
esprits de la Nature,
ancêtres ou qu’ils appartiennent à toute autre forme de vie sur la planète. Les
esprits des arbres et des sources sont considérés comme particulièrement
sacrés. On peut connaître les êtres sacrés; l’adepte du druidisme peut
d’ailleurs cultiver les relations entre eux et lui grâce à un échange d’offrandes
pour des faveurs et des bénédictions ou au moyen d’une communion méditative et
de la vénération dans un rituel.
L’Autre
Monde est la patrie des dieux et des héros. Il croise ce monde-ci, ce qui
permet aux dieux et à l’humanité d’avoir des rapports entre eux. Les
Summerlands, ou enfers, constituent le Royaume des morts.
Pratique
Les
adeptes du druidisme cherchent le divin et le sacré grâce à une connexion avec
le monde naturel et, dans le cas de certains, avec leurs ancêtres.
Ils
célèbrent le cycle des saisons, et leurs grandes fêtes marquent les principaux
événements de l’année agricole et de l’année solaire. Ils perçoivent le monde
naturel et tout ce qui s’y trouve comme sacrés et considèrent le divin ou
l’esprit comme immanent à toute chose. À ce titre, le monde naturel doit être
vénéré et traité avec grand soin et respect. Les adeptes se considèrent
eux-mêmes comme faisant partie d’un réseau complexe de relations qui lient tout
sur la planète.
On
peut se livrer à la pratique religieuse de façon solitaire ou à l’intérieur
d’un groupe que l’on appelle parfois clairière (grove), confrérie (fellowship)
ou seed group. Ces groupes sont habituellement ouverts aux nouveaux venus.
Idéalement, le rituel se déroule à l’extérieur, en contact avec la nature, mais
il peut avoir lieu à l’intérieur, dans un cadre approprié. Les rituels de
groupe peuvent être animés par une seule personne; autrement, n’importe quel
participant peut jouer un rôle actif et tous peuvent en jouer un.
Certaines
pratiques qui ne seraient pas normalement vues comme des pratiques religieuses
(l’étude théorique, la musique, les arts, l’artisanat) sont considérées par la
plupart des adeptes comme ayant une signification religieuse. (Voir 3. Effets
gardés en cellule, ii. Textes sacrés/documents destinés à l’étude, ci-après.)
2.
Naissance
Obligatoire
: Il n’y a pas de pratiques requises en ce qui concerne la naissance d’un
enfant.
Recommandé
: Un rituel d’attribution du nom (Saining) est habituellement pratiqué afin de
nommer officiellement l’enfant et de le présenter à la communauté, aux ancêtres
et aux dieux. Ce rituel comporte une onction, accompagnée de la récitation de
prières traditionnelles et de la désignation d’un parrain et d’une marraine à
l’enfant. Dans certaines traditions, des invités apportent des cadeaux à
l’enfant.
3.
Effets gardés en cellule
Objets
sacrés
Obligatoires
: Chaque fois que possible, on devrait permettre aux détenus d’avoir un autel –
n’importe quelle surface plate ou boîte particulière – comportant des
représentations des trois royaumes :
•
la Terre (un
bol de terre);
•
la Mer (un bol
d’eau);
•
le Feu du Ciel (l’arbre sacré ou primordial, que l’on appelle Bile en anglais,
mot qui se prononce « bill-euh »).
L’arbre
primordial peut être n’importe quel arbre sacré de l’alphabet ogham (irlandais)
(Voir Textes sacrés, Littérature et documents destinés à l’étude, ci-après) et
est associé au feu du ciel (le soleil et les éclairs). Quand une petite branche
d’arbre est insérée dans le bol de terre puis mise dans un bol d’eau on
considère que l’arbre traverse les trois royaumes, les relie entre eux et donc
les représente. Aux fins de la pratique en prison, on peut se servir de
n’importe quelle sorte de branche coupée ou de représentation artificielle d’un
arbre ou d’une branche.
Une
chandelle pour le feu, qui représente la force primitive de création, est au
cœur du rituel druidique, avec l’arbre sacré. On peut aussi se servir d’encens
dans le rituel.
Recommandés
: Parmi les autres articles religieux peuvent figurer le costume rituel (une
robe ou une chemise particulière), une branche d’arbre avec des cloches et
d’autres articles provenant de la
Nature. L’utilisation d’articles évocateurs des saisons et de
la pratique saisonnière est également très répandue, par exemple :
•
lors de Samhain : des images des ancêtres ou d’amis décédés ou autres articles
qui représentent les ancêtres;
•
lors de Lughnasadh : une gerbe de blé ou d’autres articles relatifs à la
récolte;
•
lors de Beltane : des fleurs épanouies ou d’autres articles qui symbolisent la
fertilité et la croissance;
•
lors d’Imbolc : des plantes printanières précoces, en particulier des bulbes.
Comme
ces quatre célébrations sont des festivals du feu, l’usage d’une chandelle
devrait être permis, si possible.
Textes
sacrés, littérature, documents destinés à l’étude
Il
n’y a pas de textes requis. Toutefois, certains groupes considéreront peut-être
les mythes et autres écrits comme des traditions ancestrales sacrées, surtout
ceux pour qui le culte des ancêtres occupe une place essentielle.
Parmi
les textes recommandés figurent :
•
la documentation érudite décrivant la culture, les langues, la mythologie et la
religion celtes, ainsi que l’histoire et les autres cultures indo-européennes
anciennes;
•
des outils de divination, qui sont parfois utilisés (p. ex., de petits bâtons,
portant des inscriptions en alphabet ogham ou des cartes de tarot);
•
de la documentation savante pour les trois types de formation – bardes, ovates
ou filidh et druides (voir Leadership/Adeptes, ci-dessus).
4.
Conversion/Initiation
Les
adeptes du druidisme ne s’intéressent pas au prosélytisme. La pratique
elle-même repose certes sur les traditions culturelles celtes, mais elle est
ouverte aux personnes de toute ascendance.
Il
n’y a pas de rite d’entrée dans le druidisme; toutefois, une cérémonie
d’accueil d’une nouvelle personne dans la communauté religieuse a fréquemment
lieu et cette cérémonie est souvent suivie d’une rencontre sociale.
5.
Mort
La
mort d’un adepte du druidisme est considérée comme la continuation du parcours
de l’esprit; elle fait partie d’un processus continu plutôt que de marquer une
fin. La plupart des adeptes croient à une forme de réincarnation, dans laquelle
l’esprit retournera dans le monde temporel pour y poursuivre son trajet, et ce,
au cours de plus d’une vie. Les druides croient de plus à l’existence de
moments dans l’année, appelés jours saints, où la barrière entre l’Autre Monde et
le monde temporel est particulièrement mince. C’est à ces moments-là qu’ils
vénèrent particulièrement les esprits des ancêtres et des morts, la communion
avec eux étant plus facile dans ces circonstances (en particulier lors de la
fête de Samhain).
Obligatoire
: Il n’y a pas de coutumes générales concernant la disposition du corps ni
d’interdits en matière d’autopsie, de don d’organe, etc. On devrait disposer du
corps et des articles religieux suivant les désirs du défunt ou de la défunte.
Si le détenu ou la détenue n’a pas laissé de testament, on consultera sa
communauté religieuse pour savoir quoi faire de ses articles religieux.
Recommandés
: Les druides croient que la personne décédée séjourne aux Summerlands ou
enfers; il s’agit là d’un événement joyeux à célébrer par la communauté. On
allume alors des chandelles et l’on récite des prières traditionnelles.
D’habitude, ces activités se déroulent en présence du corps, mais, de nos
jours, la coutume veut que l’on présente une image du défunt ou de la défunte
avec un peu d’alcool ou de boisson de substitution à côté de la photographie.
On jette par la suite la boisson sur le sol, en offrande à l’esprit de la
personne décédée.
6.
Régimes alimentaires
Obligatoires
: Bien qu’ils n’y soient pas obligés, de nombreux adeptes du druidisme optent
pour un régime alimentaire végétarien ou végétalien biologique, par respect
pour la vie animale et par souci de réduire au minimum l’effet de leur présence
sur la planète. On considère qu’il s’agit là uniquement d’un régime de
conscience.
Il
n’y a pas de règles alimentaires précises applicables aux adeptes du druidisme.
Il est entendu cependant que le corps est sacré; aussi faut-il en prendre soin
et ne pas le maltraiter.
Pour
offrir une libation essentielle aux dieux, aux esprits de la Terre et du lieu, aux
esprits de la Nature
et aux ancêtres, il est acceptable d’utiliser du jus édulcoré avec du miel au
lieu de l’hydromel, de la bière ou du whisky (considérés comme particulièrement
sacrés). Les adeptes du druidisme mangent fréquemment du miel, des noisettes,
du saumon, des galettes d’avoine ou du bannock.
Recommandés
: Les célébrations des Fêtes sont habituellement accompagnées de la
consommation de certains mets traditionnels associés à la saison ou considérés
comme sacrés dans le cadre de la fête en question :
•
lors de Samhain : du jambon, du porc;
•
lors d’Imbolc : du lait et des produits laitiers, en particulier du beurre;
•
lors de Beltane : du miel;
•
lors de Lughnassadh : des grains de céréales, de la bière (ou du jus).
7.
Divorce
Obligatoire
: Pour de nombreux adeptes du druidisme, il n’y a pas de règles en matière de
divorce.
Recommandé
: Une cérémonie de séparation a souvent lieu, soit pour les deux parties (si
elles y sont consentantes) soit pour l’une des deux, pour marquer ce passage ou
ce changement. Même si le lien entre les partenaires est dissous, ces derniers
continuent d’être responsables de leurs enfants, s’ils en ont.
8.
Code vestimentaire
Obligatoire
: Il n’y a pas de code vestimentaire applicable aux adeptes du druidisme.
Recommandé
: Le port de la robe (ou de quelque autre vêtement particulier comme une
chemise particulière) pour le rituel privé ou de groupe est facultatif.
9.
Différences selon les sexes
Il
n’y a pas de distinctions selon le sexe ou l’orientation sexuelle dans la
pratique ou le rituel du druidisme.
10.
Santé/maladie
Obligatoire
: L’acceptation ou le refus des soins (y compris des transfusions) est une
question de conscience individuelle.
Recommandé
: Quand possible, les visiteurs religieux devraient avoir la possibilité de
visiter les détenus gravement malades, qu’ils soient en établissement ou à
l’hôpital. Un rituel de guérison devrait être permis; il faut cependant
reconnaître qu’il faudra peut-être imposer certaines restrictions concernant
les instruments (outils) utilisés.
Il
existe une longue tradition de grèves de la faim en droit celtique; elles sont
considérées comme un moyen de réparation et de justice impérieuse. Le détenu ou
la détenue qui fait ce choix peut s’attendre à recevoir des conseils
spirituels, mais pas nécessairement un appui à sa cause de la part des
visiteurs païens qui se rendent dans les prisons.
11.
Jours saints et fêtes
Tous
les adeptes du druidisme célèbrent les festivals celtiques du feu, qui marquent
le point milieu entre les solstices et les équinoxes.
Samhain
– le 31 octobre
Imbolc
– le 1er février
Beltane
– le 1er mai
Lughnasadh
– le 1er août
L’année
celtique se termine et commence le jour de Samhain (comme le jour celtique
commence et se termine au coucher du soleil). La partie sombre de l’année va de
Samhain à Beltane; la partie éclairée, de Beltane à Samhain.
Certains
adeptes du druidisme célèbrent également les équinoxes et les solstices. Ces
événements ont lieu habituellement aux dates indiquées ci-dessous, mais ces
dernières changent chaque année, l’événement étant alors célébré la veille ou
le lendemain.
–
Équinoxe du printemps (Mean Earaigh/Ostara/Alban Eilir) : le 21 mars
–
Solstice d’été (Litha/Comhain/Mean Samhradh/Alban Hefin) : le 21 juin
–
Équinoxe d’automne (Mabon/Mean Fomhar/Alban Elfed) : le 21 septembre
–
Solstice d’hiver (Yule/Mean Geimhriuill/Alban Arthan) : le 21 décembre
Il
est préférable, mais non strictement nécessaire, de célébrer les rituels de
groupe le jour même de l’événement. Les célébrations en établissement
correctionnel peuvent avoir lieu au cours de rassemblements à des fins
rituelles avec les visiteurs religieux.
12.
Droit religieux
Il
existe, dans la tradition celte, une notion sous-jacente d’honneur personnel et
un fort sentiment de justice. La vérité, l’honneur et le devoir sont les trois
causes les plus importantes. L’individu doit assumer la responsabilité de ses
gestes et réparer de manière adéquate, préférablement dans cette vie, les torts
causés à autrui. Si la personne ne le fait pas, la responsabilité de la
réparation la suivra dans l’Autre Monde ou dans la vie suivante, si nécessaire.
De
nombreux groupes fondent leur comportement moral sur les préceptes de la Loi des brehons et de la
coutume culturelle. La Loi
des brehons constitue un ensemble de textes de loi régissant l’ensemble des
interactions sociales qui a été compilé aux VIIe et VIIIe siècles en Irlande.
Elle puise ses fondements dans les traditions orales et sociales beaucoup plus
anciennes de l’Irlande préchrétienne. En raison de son contexte et de sa langue
archaïques, seul un conseil de druides et de brehons hautement qualifiés est
habilité à l’interpréter en fonction des conditions d’aujourd’hui.
Par
ailleurs, de nombreux groupes adhèrent aux triades irlandaises et galloises; il
s’agit de maximes et de proverbes en trois lignes qui servent d’outils
mnémotechniques destinés à aider les adeptes à se souvenir des lois
spirituelles et sociales avec lesquelles ils vivent en accord. Quoique écrites
pour tenir compte des particularismes de la culture celtique antique, ces
triades sont essentiellement des variations de la « sagesse éternelle » semblables
aux directives morales des autres religions et sont plus adaptées à des adeptes
incarcérés .
13.
Leadership/Adeptes
Une
organisation druidique peut conférer le « sacerdoce » en reconnaissance d’une
réalisation à la suite d’une longue période d’étude ou d’une expérience
pratique considérable (douze à vingt ans ne serait pas inhabituel). Le titre
confère un statut ou un pouvoir en raison du niveau supérieur d’apprentissage
et de formation atteint à chaque échelon. Les groupes diffèrent cependant quant
à l’ampleur du caractère officiel qu’a cette autorité. Dans certains groupes,
elle accorde un pouvoir particulier sur les autres adeptes; dans d’autres, non.
Les
recherches savantes occupent une position centrale dans la plupart des ordres druidiques,
qui sont habituellement divisés en trois grands domaines d’étude :
-
pour les bardes : les arts et la culture;
-
pour les ovates/F’ilidh (se prononce « fil-ya ») : la guérison, la
phytothérapie, la divination ainsi que la signification spirituelle profonde
des arts et du droit;
-
pour les druides : les questions philosophiques, l’administration des questions
juridiques, la médiation dans les conflits, la transmission du savoir.
On
peut appeler le dirigeant d’une organisation « archidruide » ou « chef choisi
».
En
milieu carcéral, les dirigeants de l’extérieur devraient être respectés en ce
qui concerne la tradition et l’enseignement. Bien que certains groupes de
l’extérieur puissent avoir des hiérarchies strictes, il n’est pas recommandé qu’il
y ait une hiérarchie au sein des groupes de détenus.
En
ce qui concerne les renseignements personnels, les conseillers spirituels
druidiques sont liés par la même éthique professionnelle de la confidentialité
que les autres prêtres ou conseillers. Les participants aux rituels druidiques
devraient respecter la vie privée de leurs compagnons. Dans un cas comme dans
l’autre, la sécurité de la collectivité en général et le bien-être de
l’individu en question devraient être les considérations primordiales.
14.
Mariage
Obligatoire
: Il n’y a pas de règle en matière de mariage. Certains groupes choisiront
peut-être d’adhérer au droit matrimonial traditionnel, mais celui-ci n’a
cependant pas préséance sur les lois du pays.
Recommandé
: La tradition veut que le mariage celtique ou handfasting soit une entente
explicite entre deux personnes qui déclarent leur responsabilité dans leur
relation. Les parties peuvent accepter à l’avance une entente temporaire ou
permanente; elles peuvent aussi établir des conditions en vue de sa
dissolution. Les unions légales (permanentes) se font officiellement devant
témoins : c’est une question de droit. Par contre, s’il n’est pas nécessaire
que les unions non légales (ou temporaires) soient célébrées par un tiers,
elles doivent tout de même se faire devant témoin.
Il
est vivement recommandé qu’il y ait consultation matrimoniale à l’avance dans
la difficile question du mariage pendant l’incarcération.
15.
Fouilles
Fouilles
de personnes
Le
druidisme n’a pas de politique au sujet de la fouille des détenus et des
visiteurs, du recours aux chiens détecteurs de drogue, de la prise
d’échantillons de sang ou d’urine ou de l’utilisation à cette fin des
technologies quelles qu’elles soient. Il reconnaît que les règles de
l’établissement l’emportent.
Fouilles
de cellules
Si
le détenu n’est pas sur place pour la fouille de sa cellule pour montrer ses
articles religieux aux gardiens, l’aumônier peut les manipuler et les montrer.
Il est préférable que le personnel ne manipule pas les objets religieux; si
cela se produit, cependant, comme cela risque de se produire de temps à autre,
ces objets pourront être consacrés de nouveau, si le détenu le désire : soit
qu’on les purifie par la fumée, qu’on les enfouisse dans du sel, qu’on les
immerge dans de l’eau pure ou bien qu’on les expose aux rayons du soleil ou de
la lune.
16.
Symboles
Obligatoires
: Aucun
Recommandés
: Voici quelques symboles fréquemment associés au druidisme :
Le
Triskel L’Awen L’entrelacs celtique
Parmi
les autres symboles figurent la croix de Brigide (à trois ou quatre branches)
et l’alphabet ogham. Les arbres occupent une place centrale dans la symbologie
du druidisme, surtout les feuilles, les glands ou les graines et les branches
de sorbier, de pommier, d’aubépine, de sureau, d’if ou de chêne. Dans certains
ordres, il existe des symboles associés à certains échelons ou niveaux d’étude.
17.
Culte
La
célébration du culte se fait de façon solitaire ou collective, et il se peut
qu’elle prenne plus ou moins un mode rituel formel. Les adeptes du druidisme
peuvent choisir de faire leurs dévotions avec d’autres païens; on devrait donc
leur permettre d’assister à des cercles ouverts en compagnie d’adeptes d’autres
traditions païennes.
Le
rituel solitaire peut inclure une période de méditation au moyen de techniques
de visualisation destinées à faciliter la relation et la communication avec les
êtres sacrés et à les cultiver. La méditation peut également avoir lieu lors d’un
travail rituel en groupe, mais ce n’est pas obligatoire.
Quand
possible, les adeptes du druidisme font leurs dévotions à l’extérieur, en
contact avec la terre et près des arbres et des sources d’eau naturelles. Si
les conditions climatiques ne le permettent pas ou si d’autres restrictions
s’appliquent, le rituel peut être célébré à l’intérieur. Les adeptes du
druidisme devraient avoir accès, si possible, à un lot à jardiner ou à un
espace de culture.
Les
rituels peuvent se dérouler à n’importe quelle heure, n’importe quel jour; la
personne peut alors être seule ou en compagnie de visiteurs religieux.
Toutefois, l’observation des festivals du feu, des équinoxes et des solstices
devrait avoir lieu idéalement au moment habituel ou à un moment aussi rapproché
que possible de celui-ci.
En
général, les rituels druidiques comportent d’abord l’établissement d’un
microcosme symbolique à l’intérieur de l’espace rituel qui reflète celui du
cosmos, comme on le perçoit dans la tradition celtique. Après cela, les
éléments du rituel incluent :
•
la reconnaissance des êtres sacrés;
•
la présentation d’offrandes aux Esprits de la Terre et du lieu (aliments et boissons, objets
précieux, poésie, danse, musique, récits, essais, etc.);
•
des invocations aux êtres avec lesquels on souhaite être en contact, ce qui
peut prendre la forme de demandes de faveurs et de bénédictions, de travail
(divination, médiation, guérison, par exemple);
•
les remerciements aux êtres invoqués;
•
la clôture.
Un
rituel peut durer jusqu’à trois heures, selon le nombre de participants et le
contenu de leurs offrandes.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire