«La femme fragment»
Danielle Dumais
Danielle
Dumais a toujours aimé les mots et c’est au tournant des années 2000 qu’elle a
fait le grand saut dans l'écriture. Après une longue carrière de gestionnaire,
cette poète, voyageuse, amoureuse des arts et des êtres se laisse guider par
les plus exigeantes des compagnes : l'imagination et l’amour des mots. Cet
ouvrage est son premier roman.
Élevée
par un père misanthrope et poète, Caroline voit sa vie basculer lorsqu'elle
découvre la vérité sur sa mère et les raisons qui l'ont poussée à l'abandonner
à sa naissance. Elle qui composait jusque là avec une absence qui allait de
soi, est désormais amenée à se poser des questions fondamentales sur sa façon
d'être. À travers une vie amoureuse difficile et désordonnée, Caroline cherche
à recoller les fragments d'un tout morcelé par la force de l’histoire.
Lorsque
j’ai commencé la lecture de ce livre, je me suis dit que c’était un livre de
filles, écrit par une fille, racontant une histoire de filles… Qu’est-ce que
j’allais bien pouvoir en faire ? J’ai posé la question à quelques femmes autour
de moi et comme aucune réponse ne me satisfaisait vraiment, je me suis plongé,
un peu à corps perdu, dans la lecture de cette «femme fragment». Et là, j’ai
découvert un vrai petit bijou, infiniment bien écrit, ciselé de mots choisis,
serti de citations d’apparence légères qui incitent à la réflexion…. Parce que
cet ouvrage est avant tout une réflexion sur le poids du passé et l’obligation
de vivre avec cette «hérédité». Sans jamais vraiment prendre position,
l’auteur, dans de courts chapitres, alternant les voix, démonte, avec brio, le
mécanisme de cette réflexion qui peut conduire à la névrose ou la dépression.
Le seul reproche que je pourrais faire (et je le lui ai
d’ailleurs dit lorsque nous nous sommes vus pour l’enregistrement de l’émission
Le Livre Show) est que l’histoire de Caroline se développe en 380 pages pour se
terminer en moins d’une trentaine. Je trouve cette solution un peu courte par
rapport à tout ce qui la sous-tend. C’est un peu comme si le rythme du livre
avait été accéléré pour le terminer rapidement et «accoucher» de la souffrance
de Caroline. Peut-être est-ce le défaut, bien normal, d’un premier livre ?
Gageons que Danielle Dumais saura, pour l’avenir, éviter cet écueil et nous
réservons des ouvrages aussi bien écrits !
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