Quercus robur
Origine du nom : Étymologie : du latin Quercus, qui proviendrait du
celte «kaerquez», «bel arbre» ; son nom
grec, «drus», est un terme générique
pour désigner «l'arbre». Le latin «robur», attribué en taxinomie au chêne
pédonculé, se traduit par le mot
«rouvre». Or, le chêne rouvre n'est pas le Quercus robur !
La plante :
D’une taille de 50 m,
le Chêne est une espèce pionnière, c'est à dire qu'il est prêt à coloniser des
terres abandonnées. Dès son jeune âge,
il supporte assez mal la concurrence et pour faire du bois de qualité, son
houppier doit pouvoir se développer facilement. Il préfère des sols profonds,
frais et bien alimentés en eau. Il est très sensible aux sécheresses mais il supporte des excès d'eau
temporaires.
Le
chêne sessile est plus rustique et tolérant. Il peut être planté en futaie dense tout en faisant du bois de
haute qualité. Il supporte des
conditions plus contraignantes : des sols plus acides, moins profonds,
plus secs.
Les
vieux chênes mourants hébergent souvent, durant les quatre années de leur développement, les larves du grand
capricorne, un insecte protégé.
La
fleur mâle est regroupée en chapelets pendants et discrets en avril, en même
temps que l'apparition des feuilles,
les femelles sont isolées ou réunies en petits en épis dressés. Elles portent 6 à 8 étamines.
Son
fruit est une akène (le gland), plus ou moins profondément insérée dans une
cupule garnie d'écailles parfois épineuses. Il tombe de lui-même quand il est
mûr, en septembre. Un chêne adulte peut
en produire 50 000. Le chêne fructifie tard (à 50 ans).
Les
feuilles sont caduques (sauf chez le
chêne vert et le chêne-liège) et alternes. Elles ont en général une
plus grande largeur vers le tiers
supérieur du limbe. Elles ont un bord lobé ou
profondément denté (chêne vert, chêne-liège, chêne châtaignier).
Le
tronc peut atteindre 2 m
de diamètre chez le chêne pédonculé. Il est robuste et droit.
Les
racines du chêne pénètrent profondément
dans la terre en pivot, au détriment des racines latérales moins développées. L’écorce
est lisse et claire chez l'arbre jeune.
Elle fonce chez l'adulte et se creuse de profonds sillons longitudinaux. Grise chez le chêne
pédonculé, elle est marron chez le chêne
rouvre ou sessile et le chêne chevelu.
Toxicité :
Eviter tout contact avec les yeux et
les bains par immersion complète en cas de
blessure sévère et de dermatite aigue.
Il
y a interaction médicamenteuse avec les
alcaloïdes et les métaux lourds.
Utilisations officinales : Par voie interne et à faible dose,
l’écorce peut être utilisée pour
soigner les diarrhées et favoriser la digestion.
En
usage extérieur, elle est utilisée en bain
contre la transpiration excessive des pieds et les inflammations
cutanées. En gargarisme, elle présente
de bons résultats sur les inflammations légères des gencives
Commentaires : Rarement
touché par la foudre, le chêne était associé à Zeus, dieu du tonnerre
dans la mythologie grecque, et Donar,
dieu de la foudre des Germains. Le chêne de
Dodone servait d'oracle puisqu’un prêtre interprétait le bruissement
des feuilles au vent.
Chez
les Celtes : les druides récoltaient le
gui qui poussait très rarement sur un
chêne. Le gui était censé recueillir l'âme et les puissances vivantes
de l'arbre. Par respect pour ces
puissances, on utilisait une serpe en or.
Dans l'astrologie celtique, le chêne est robuste,
courageux, fort... L'église catholique
a d’ailleurs récupéré ces croyances puisque, quand elle l’a pu, elle a édifié ses églises à proximité des
chênes sacrés.
Symbolique
: Source inépuisable de force et de générosité. Symbole de majesté et attirant
la foudre, c'est l'arbre sacré de la plupart des traditions.
Pour
les Grecs et les Celtes, le chêne représentait la force invincible et la
longévité.
Légende
: Abraham reçut les révélations de Yahvé auprès d'un chêne.
Les
Dryades (ou Nymphes du chêne) vivaient dans une forêt de chênes qu'elles
protégeaient des emprises sacrilèges. Elles étaient aussi robustes que ces
arbres dont elles épousaient la forme. Parfois, l'une d'elles se mariait avec
un humain, telle Eurydice qui épousa Orphée. A leur côté vivaient les
Hamadryades qui demeuraient sous l'écorce du chêne qu'elles choisissaient comme
résidence. C'est aussi pour cette raison que les bûcherons devaient être
prudents lorsqu'ils coupaient un chêne.
C'était
un arbre oraculaire dans lequel les dieux parlaient, où les druides cueillaient
le gui sacré et dans lequel Héraclès tailla sa massue invincible.
À
Dodone, en Grèce, se tenait près d'un chêne un oracle qui dans le bruissement
des feuilles décryptait les messages de Zeus.
C'est
aux branches d'un chêne que l'on suspendit la toison d'or.
C'est
sous un chêne encore que Saint Louis, dans la forêt de Vincennes écoutait les
doléances de ses sujets et rendait justice. L'arbre lui communiquait sa
sagesse.
Méditer sous cet arbre : Caresser lentement l'écorce d'un chêne
permet de recevoir son énergie qui pénètre lentement le corps par les doigts.
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